Un second port dédié uniquement aux conteneurs au Québec


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 21 août 2020

Depuis le début du conflit de travail qui sévit au Port de Montréal, voici la question qui brule sur toutes les lèvres : faut-il se doter d’un second port de conteneurs au Québec ?

Le Port de Montréal est présentement l’un des deux seuls ports de conteneurs situés sur la côte est du Canada avec celui d’Halifax. Certes, le droit de grève est un droit fondamental au Canada et personne ne le remet en cause. Toutefois, il ne s’agit pas de l’unique facteur qui peut interférer avec le bon fonctionnement des opérations portuaires. Lorsqu’un impondérable survient au seul port de conteneurs de la province, c’est toute l’économie de la côte est canadienne qui se voit fragiliser.

En temps de crise, les impacts d’un ralentissement ou d’un arrêt complet des activités portuaires à Montréal importunent des milliers d’entreprises, sans parler des frais de transport majorés en raison d’un réseau ferroviaire surchargé entre Halifax et la belle province, affairé à rapatrier les marchandises qui y ont été détournées.

Le Port de Québec a déjà annoncé un plan d’expansion avec son projet LAURENTIA. Selon la revue les affaires, un second port de conteneurs au Québec réduirait les risques logistiques et ainsi limiterait les perturbations qui touchent les activités commerciales des entreprises pour qui l’acheminement des marchandises est un besoin vital.

Le projet LAURENTIA, qu’est-ce que c’est ?

Le projet LAURENTIA, qu’est-ce que c’est ?
Photomontage du projet LAURENTIA
Source : Port de Québec
En décembre 2019, l’administration portuaire de Québec (APQ) a annoncé son intention de prolonger la ligne de quai pour permettre la création d’un terminal exclusivement réservé au transbordement de conteneurs. Ce nouveau terminal en eau profonde, qui serait localisé dans le secteur de la Baie de Beauport, prolongerait de 610 mètres la ligne de quai actuelle du Port de Québec. Le terrain d’arrière-quai aménagé sur 17 hectares aurait une capacité d’accueil de 500 000 conteneurs équivalent à vingt pieds (EVP) et une connexion aux réseaux ferroviaires et routiers existants faciliterait son accès.

Selon les instigateurs du projet, l’implantation d’un nouveau terminal à Québec comporte de nombreux avantages :

  • « Chemin le plus court entre l’Europe et la zone hautement commerciale et densément peuplée du Midwest américain (110 millions de consommateurs). »
  • « Connexion à un réseau de transport intermodal avec chemin de fer continental et réseau autoroutier nord-américain. »
  • « Avantage compétitif qui permettra l’établissement d’une nouvelle route asiatique qui permettra à nos entreprises de tirer profit de la Chine et des pays du Sud-Est asiatique ».
  • « Durant la phase de construction estimée à 5 ans, le projet créera 1 200 emplois par année. Par la suite, l’ensemble de ces infrastructures permettra de créer 1 100 emplois permanents supplémentaires et un ajout de 100 M$ en retombées économiques ».

Évidemment, le projet requiert des investissements majeurs pour consolider son développement. Le secteur privé est invité à contribuer à 70 % des 190 M$ nécessaires à la construction des infrastructures. Puis, une seconde contribution, à la hauteur de 250 à 400 M$, serait à prévoir pour l’aménagement des installations. Pour en connaitre davantage sur le projet, consultez le site web du Port de Québec.

Pour certains, ce projet d’envergure semble être une solution viable et lucrative pour les années à venir pour la capitale provinciale, que cette démarche contribuerait au développement durable du Québec tout entier.

D’autres estiment plutôt que la création d’un nouveau terminal pourrait entrainer des tensions entre les ports de Montréal et de Québec, ou même qu’une alliance entre les partis patronaux-syndicaux des deux villes pourrait mener à un lockout généralisé ou à des grèves menées simultanément dans les deux ports comme moyens de pression éventuels.

Et vous, qu’en pensez-vous? Êtes-vous en faveur ou contre l’implantation d’un port dédié uniquement au fret maritime dans la région de Québec ?

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