Les compagnies aériennes demandent plus de tests de dépistage dans les aéroports


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 15 décembre 2020

Pour favoriser la relance de l’industrie aérienne mondiale et pour limiter la propagation du virus de la Covid-19, de nombreux aéroports offrent désormais à leurs passagers la possibilité de passer un test de dépistage. Dans la plupart des cas, le service est proposé aux passagers sur une base volontaire, mais la France s’est montrée plus rigide quant à cette initiative. En effet, tous les passagers des aéroports de Paris-Charles de Gaulle (CDG) ou d’Orly (ORY) doivent obligatoirement se faire tester, et ce, depuis le 7 novembre dernier. « Les voyageurs seront testés à l’arrivée et auront leur résultat quelques dizaines de minutes après, sauf à ce qu’ils disposent préalablement à leur départ d’un test PCR de moins de 72 h », a précisé la ministre française de la Transition écologique Barbara Pompili, ajoutant que «pour certains pays ces tests sont déjà exigés avant l’embarquement.» 1  

La ligne aérienne américaine United Airlines a également emboité le pas. Depuis le 15 octobre 2020, United teste ses passagers qui empruntent le vol San Francisco — Hawaï, pour ainsi limiter la propagation du virus sur ces iles. Un service de dépistage à l’auto est également disponible à l’extérieur de l’aéroport SFO pour tous les passagers qui désire se faire tester sur une base volontaire. Jusqu’à maintenant 58 transporteurs aériens réclament un processus mondial de dépistage harmonisé pour faciliter la gestion et l’accès aux aéroports internationaux. 2

Au Canada, l’aéroport de Toronto (YYZ) rode un projet pilote de dépistage depuis le 3 septembre dernier. Il s’agit d’un test sous la forme d’autoprélèvement effectué sur une base volontaire par les passagers, dont le but est de mener une étude sur l’efficacité de cette démarche afin de l’appliquer éventuellement ailleurs au pays. Toutefois, le test ne suspend pas pour autant la quarantaine obligatoire pour les voyageurs canadiens de retour au pays.

Un autre projet pilote se déroule conjointement à l’aéroport de Calgary (YYC). Lancé depuis le 2 novembre dernier, le projet-pilote qui s’échelonne sur une durée de 26 semaines permet de réduire le temps de quarantaine. Appuyé et approuvé par le gouvernement provincial de Jason Kenney, le dépistage qui est offert sur une base volontaire permet aux voyageurs de l’aéroport qui obtiennent un résultat négatif de quitter leur lieu de quarantaine, à condition de se faire tester une deuxième fois six ou sept jours après leur arrivée. Ils ne peuvent cependant pas quitter leur province durant les 14 jours suivant leur arrivée aux pays.

Un plan similaire se dessine à l’horizon pour l’aéroport Montréal-Trudeau (YUL). L’aéroport de Montréal est déjà en discussion afin de s’entendre avec des laboratoires afin de mettre en place des mesures de dépistage efficaces. Mais comme il s’agit d’un enjeu de santé publique, il faut également que le gouvernement coopère et approuve la mise en place de cette initiative. Questionné sur le sujet lors du forum virtuel RELANÇONS MONTRÉAL, le Vice-président aux Affaires publiques des Aéroports de Montréal, M Martin Massé, a déclaré : « c’est certain que pour nous, les tests sont des mesures palliatives entre maintenant et le vaccin. Il y a toute sorte de raisons qui font en sorte que l’industrie aérienne ne peut pas fonctionner en appuyant sur un interrupteur “on/off”. Il faut comprendre que ce sera une reprise graduelle : reformation de pilotes, maintenance d’avion, etc. Toutefois, l’implantation de mesures comme les tests de dépistages permettraient de ramener la confiance des passagers, de réintroduire des appareils qui sont présentement hors services, et de former des équipages qui seraient capables de gérer et de procéder aux tests, mais pour répondre à la question : oui, l’Aéroport de Montréal est prêt à aller de l’avant ! »

Pour l’instant, seul un point de contrôle sanitaire est érigé à l’entrée de l’aérogare de la métropole. Les passagers doivent se soumettre aux restrictions suivantes : porter un masque, se laver les mains et permettre la prise de température à l’aide d’une caméra thermique, sans quoi ils peuvent se faire refuser le droit de voyager.

Malgré les recommandations en vigueur du gouvernement Legault qui suggère à la population du Québec d’éviter le plus possible les rassemblements et les déplacements, de nombreux voyageurs se déplaceront quand même pour visiter leurs proches pendant les vacances du temps des fêtes. Il serait donc intelligent et efficace d’instaurer un centre de dépistage le plus rapidement possible pour ainsi limiter la propagation du virus et assurer la santé publique en cette période d’achalandage, même si elle promet d’être beaucoup plus calme qu’à l’habitude.

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