Quand la course au lithium devient un projet de société


Par Geneviève Cournoyer-Scalise 23 octobre 2020

Près de 60 ans se sont écoulés depuis la nationalisation d’Hydro-Québec, et pourtant le courant passe toujours entre la belle province et les projets d’électrification. Avec la montée en flèche de la demande pour les véhicules électriques et notre richesse en minerais, nécessaire à la production de pile au lithium-ion, le moment semble parfait pour saisir l’occasion et investir dans ce marché qui promet des retombées économiques importantes pour de nombreuses industries à l’échelle du pays.

L’électrification des véhicules n’est plus une utopie. Les experts estiment que le marché mondial des véhicules électriques s’élèvera à plus de 200 milliards d’ici les 5 prochaines années. 1 La demande en or noir s’essouffle au profit de l’or blanc : le lithium. Le Québec compte quatre gisements d’importance, soit deux en Abitibi (Authier et La Corne) et deux autres dans la région de la Baie-James (Whabouchi et Rose). De quoi transformer l’utopie en projet de société, selon Pierre Fitzgibbon, ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation.

Le Québec et le Canada sont formels : il faut investir dès maintenant pour développer notre expertise et s’assurer de se tailler une place au sein du marché mondial du lithium. Lors de son discours du Trône en septembre dernier, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a mentionné une fois de plus le projet ambitieux de produire des « véhicules et des batteries zéro émission made in Canada ». Le Québec, grandement impliqué dans le projet, serait prêt à contribuer à la hauteur de deux (2) des sept (7) milliards de dollars nécessaires pour entrer dans la danse. 2

Produire des véhicules électriques 100 % canadiens est-ce possible ? Il semblerait que oui, à condition de miser sur le savoir-faire canadien et sur l’ensemble de nos ressources : minières, énergétiques, scientifiques, techniques et humaines. Ce projet dépasse largement la simple opération d’extraction d’un minerai dédié à l’exportation puisque pour compétitionner dans un marché féroce, contrôlé principalement par l’Asie, l’implantation d’une chaine d’approvisionnement complète doit être planifiée.

L’apport des scientifiques du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie d’Hygro Québec est crucial pour l’avancée des recherches sur les batteries au lithium-ion et les batteries solides conçues dans la province. Leurs études reposent sur la confection d’anode et de cathode deux parties intégrantes et fondamentales de la batterie au lithium. L’Instigateur du projet chez Hydro-Québec, Zarim Zaghib, scientifique québécois de renommée internationale en la matière, estime « qu’il est réaliste de penser que le Québec peut aspirer à devenir un des acteurs importants derrière la Chine, la Corée, le Japon et les États-Unis (…) et qu’il est désormais prévisible qu’une première usine verra le jour d’ici trois ans ». 3

Ainsi, avec l’implantation d’une usine d’assemblage sur son territoire, le Québec pourrait assurer la gestion complète de sa production : de la phase d’exploitation du minerai, à sa transformation vers le lithium, à la fabrication et à l’assemblage de la batterie, jusqu’à la production et à la mise en marché de véhicules complètement électriques. L’Ontario possède déjà l’expertise en fabrication et en assemblage automobile. Pour sa part, le Québec aimerait bien s’approprier le marché des véhicules plus lourds, des camions, des autobus et même des trains électriques.

En plus de créer 25 000 emplois, dont 12 000 liés aux mines 4, un projet d’une telle envergure dynamiserait l’ensemble de l’économie de la province. Des retombées économiques considérables se reflèteraient également ailleurs au pays. À l’aide du transport ferroviaire et intermodal, les batteries fabriquées au Québec pourraient être expédiées rapidement et efficacement pour alimenter le marché de l’automobile, localisé principalement en Ontario et dans la région américaine des Grands Lacs, grâce à l’expertise de transitaires spécialisés tel que Cargolution.

Pour assurer la réussite d’un projet de société aussi ambitieux, l’implication de nombreuses industries spécialisées est vitale. Il est fort à parier qu’il en découlera une grande demande en transport et en logistique pour l’acheminement des ressources nécessaires à chacune des étapes de la chaine d’approvisionnement pour ainsi parvenir à la mise en marché de véhicule électrique 100 % canadien.

Cargolution est déjà enthousiaste à l’idée de se joindre à cette grande aventure qui promet d’avoir un impact considérable pour les générations futures ! Et vous, y croyez-vous ?

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